Cultiver du houblon sous des panneaux solaires

La particularité de la houblonnière de Emmanuel Murail, est qu’elle est installée sous des panneaux photovoltaïques. Un projet scientifique mené par la Chambre d’agriculture de Vendée pour développer « l’agrivoltaïsme » sur son exploitation.

En arrivant sur l’exploitation, à proximité de la brasserie La Coopine, un petit groupe de bénévoles s’affaire à décortiquer à la main, branche par branche, les boutons de houblons tout juste récoltés. « C’est dans le cadre de l’expérimentation avec la Chambre d’agriculture que nous réalisons cette tâche à la main qui est habituellement mécanisées », explique Emmanuel Murail.

Installé depuis 15 ans sur une exploitation céréalière de 150 hectares (maïs semence, tournesol semence, blé dur, maïs grain), il décide en 2019, de diversifier son activité. « J’ai décidé de développer l’agrivoltaïsme pour garder le potentiel de mes terres tout en produisant de l’électricité », ajoute-t-il. Passionné de techniques brassicoles et de la diversité aromatique qu’offrent les différentes bières, c’est naturellement qu’il s’est dirigé vers la culture de houblon, une plante pérenne qui a pour objectif de répondre à la forte demande des brasseurs locaux, qui importent dans la plupart des cas le houblon de l’étranger (USA, Allemagne).

Cultiver sous des panneaux solaires, un atout en période de sécheresse

Les panneaux solaires perchés à 7 mètres de haut par une structure en métal, sont un parfait échafaudage pour le houblon qui est une liane. « L’avantage des panneaux est qu’ils apportent de l’ombre, une aubaine pour cette première année d’essai qui a subi de plein fouet la sécheresse. Les résultats de rendement sont bons et nous remarquons que la consommation d’eau de la plante est plus économe », observe Emmanuel Murail qui montre les nombreuses sondes capacitives disposées tout le long de l’essai.

Six variétés de houblon testées

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La composition chimique du houblon est ensuite analysée en laboratoire. « Colombus et cashmere sont les variétés destinées pour la Coopine, les boutons tout juste récoltés et frais vont dans le brassin pour faire cette bière de récolte appelée « harvest ». Mais habituellement, le houblon est séché et transformé en pellet pour ensuite être utilisé », précise Emmanuel Murail.

4 autres variétés sont également cultivées avec des teneurs en acide alpha différentes qui produisent des bières plus ou moins amérisantes ou aromatiques avec des saveurs florales ou d’agrumes. Ainsi, environ 20 kg de houblon ont été récolté. À l’avenir, la ferme photovoltaïque installée par l’entreprise Q Energy France fera 36 hectares et pourra fournir de l’électricité à 12 000 personnes, soit 25 megawatts.

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