Plus de 200 personnes sont venues découvrir la plateforme d’essais réalisée par le service agronomie de Cavac à la Chaize-le-Vicomte le 9 et 10 avril. Une vitrine grandeur nature qui fait l’unanimité auprès des éleveurs et éleveuses, car elle permet d’apprécier visuellement les différences entre les espèces et les variétés de fourragères et de légumineuses dans des conditions particulièrement hydromorphes.
La pluie, la pluie, la pluie, tel était le sujet de conversation central de ces deux journées pour les agriculteurs & agricultrices présents. Des conditions difficiles mais instructives pour voir comment ont évolué les fourragères depuis leur semis dans cet environnement particulièrement humide. Une trentaine d’espèces étaient présentées sous différentes modalités.
5 ateliers à visiter dont la collection d’espèces fourragères
La collection d’espèces fourragères a été semée il y a 2 ans dans un but pédagogique. Elle est constituée de la majorité des espèces présentes des prairies de notre territoire. Elle propose de voir dans des conditions limoneuses hydromorphes l’évolution des différents ray-grass, dactyles, luzernes ou fétuques. Par exemple, la fétuque méditerranéenne, dont la végétation ne s’arrête pas en hiver, et qui est plus poussante à l’automne et en début de printemps, afin de compenser la baisse de production lors de la dormance estivale. « Le ray-grass hybride italien quant à lui, a été sélectionné pour sécuriser la production d’herbe et faire du stock dès la 1ère exploitation », précise Christian Valetaud de la société Barenbrug, partenaire de la journée.
Les essais des dérobées fourragères en associations
Les dérobées fourragères en associations ont été semées le 14 octobre 2023, sans apport de matière organique avant l’implantation et avec 50 unités d’azote (contrairement à l’année précédente où 20 tonnes de fumier avaient été apportées).
Ces essais permettent de trouver les bonnes harmonies entre les graminées, les céréales et les légumineuses. On observe cette année que l’avoine est mieux adaptée au sol humide que le seigle.
Une aubaine lorsque l’on sait que l’avoine possède un système racinaire fasciculé relativement puissant et profond (80 cm à 190 cm) qui permet d’améliorer la structure du sol. « Les mélanges sont pensés pour repérer les écueils à éviter et ensuite ajuster les proportions des différentes espèces. Les trèfles par exemple semblent plus en peine que les vesces, même pour le trèfle de Micheli, dit – tout terrain -, ou le trèfle incarnat qui n’a pas résisté à l’humidité de l’hiver », explique Didier Dupont, technicien en nutrition ruminants chez Bovineo. Côté graminées, on observe que le raygrass italien résiste bien dans toutes les situations.
Couverts végétaux : 14 mélanges ont été testés
Un autre atelier était dédié aux couverts végétaux, notamment autour des semis tardifs entre deux cultures de printemps. 14 mélanges ont été testés et ont mis en évidence les espèces les plus adaptées. L’essai a permis d’observer l’efficacité des mélanges graminées-légumineuses sur la gestion des adventices, la structure du sol, les éléments minéraux recyclés et biodisponibles pour la culture suivante.
Victor Vergnault, ci-dessus, spécialiste des couverts au service agronomie a présenté
l’impact des couverts végétaux sur la structure d’un sol resté « nu » durant l’hiver. Sur
cet essai, les fortes précipitations ont bien mis en évidence l’importance de couvrir les
sols, même après une culture de printemps.
L’atelier a aussi permis de présenter la Méthode d’Estimation de Restitution des Cultures Intermédiaires broyées (MERCI). Sur 1 m², il suffit de couper à ras du sol les espèces pour les peser individuellement. Ensuite, rendez-vous sur www.methode-merci.fr pour rentrer vos données et ainsi calculer :
- La biomasse du couvert en taux de matière sèche ;
- L’azote recyclé et non perdu ;
- L’argent économisé en unité d’azote ;
- Les autres éléments biodisponibles.
Nouveauté cette année : un atelier dédié à l’entretien des prairies
« Un bon entretien d’une prairie aussi bien pour le travail mécanique que pour le sur-semis, permet d’augmenter significativement le rendement. Cette pratique est souvent peu réalisée, et mériterait d’être mieux considérée dans l’itinéraire technique », observe Tony Roux, technicien fourragères du service agronomie. Pour l’occasion le partenaire local de matériel agricole Carré était présent pour faire des démonstrations pour regénérer les prairies avec leur outil Prairiale.