Les 4 et 5 avril à la Chaize-le-Vicomte sur le site de Brecholière, environ 200 agriculteurs et agricultrices sont venus découvrir la plateforme d’essais des mélanges de cultures fourragères réalisée par le service agronomie. Vesce, seigle, trèfle, triticale, avoine, ou encore ray-grass, il y en avait pour tous les goûts ! Mais surtout pour que chaque visiteur puisse trouver sa propre « formule fourragère adaptée à ses sols et à la santé de son troupeau ». Reportage.
Il n’y a pas de recette miracle pour la création d’un méteil. Il faut au préalable bien identifier ses objectifs d’élevage, sa logique de rotation culturale, le tout en faisant attention à son type de sol. Par chance, il n’y a que l’embarras du choix en matière d’espèces fourragères !
Le trio gagnant : céréale à paille, légumineuse et graminée
L’essai offre un regard et des informations techniques sur les différents mélanges testés. Entre les différentes espèces de céréales à paille, légumineuses et graminées avec leurs avantages et inconvénients, de nombreuses combinaisons sont possibles. L’essai apporte des tendances de rendement et de teneur en protéines des mélanges, mais c’est aussi l’occasion de tester des techniques, de faire des erreurs, de repérer ce qui n’a pas fonctionné et de comprendre pourquoi, afin d’offrir à l’agriculteur une solution clé en main. Par exemple, il permet de trouver la bonne quantité de semences/hectare en fonction de la densité des graines de chaque espèce qui composent le mélange, afin d’éviter les concurrences. Notamment les céréales à paille ou encore la féverole, utilisée en tant que tuteur pour maintenir la masse végétale verticalement et éviter que le fourrage se couche avant la récolte.
Cette visite apportait aussi aux agriculteurs des conseils sur la récolte, des informations sur la précocité des variétés et le bon stade à choisir avant la floraison pour obtenir le meilleur taux de protéines. Une légumineuse comme la vesce, peut atteindre jusqu’à 25 points de MAT (matière azotée totale) lorsqu’elle est bien récoltée. En effet, dès que les premières fleurs apparaissent, c’est là que la concentration en protéines est plus forte. Le service agronomie de Cavac se charge d’analyser les valeurs nutritionnelles de chaque essai pour apporter le maximum de données scientifiques. Il faut également être vigilant sur le taux de matière sèche qui doit être au maximum de 40 % à 50 % pour assurer une bonne conservation du fourrage.
Optimiser économiquement la ration alimentaire
Brebis ou vache laitière, ovin ou bovin viande… tous les types d’élevages étaient concernés. La coopérative propose aujourd’hui une large gamme de semences fourragères pour répondre aux besoins de chacun. Plus de 200 références, dont 25% en semences bio, sont proposées à la vente au sein de la coopérative. Outre la visite d’essais, la journée était ponctuée de différents ateliers techniques pour optimiser sa culture fourragère et obtenir à tous les niveaux des gains économiques.
Agronomie
Certains mélanges peuvent faciliter le travail du sol pour implanter plus facilement la culture de printemps et économiser du carburant, notamment dans le cadre d’une succession méteil-maïs. Un aspect économique important, grâce à une résilience des sols bénéfique à toute la rotation et une économie d’intrants !
Fertilisation
La prairie est l’une des cultures majoritaires en France, mais souvent délaissée en fertilisation. Alors, quelle substance choisir entre l’azote classique et l’azote soufré ? Quelle est l’importance du souffre, du potassium, du calcium et du magnésium pour chaque espèce ?
Nutrition animale
Varier les types de protéines végétales favorise leur assimilation par les animaux. Par ailleurs, la variété des fibres végétales garantit un fourrage aéré, moins riche en eau, ce qui est favorable pour la gestion sanitaire de la litière. Le service de nutrition animale a présenté des études comparatives par rapport à des systèmes classiques pour relater les économies financières, particulièrement sur l’achat de correcteurs azotés.