Produire du chanvre : de nombreux avantages agronomiques et économiques

Nicolas Danieau du GAEC la Mitonnière, à l’Herbergement, produit du chanvre depuis 5 ans. Cette culture relativement autonome et peu demandeuse en eau, permet grâce aux rotations, d’économiser l’achat d’intrants et de carburant sur l’ensemble de son assolement.

En ce mois de mai relativement sec, le chanvre arrive déjà aux genoux de Nicolas Danieau. « Je l’ai semé vers le 15 avril sur 8,5 hectares. L’intérêt de cette plante est qu’elle recouvre rapidement le sol et empêche les mauvaises herbes de se développer », explique l’agriculteur, administrateur de la coopérative.

Plusieurs raisons l’ont incité à produire du chanvre. « Je n’avais pas forcément d’autre choix que de faire une deuxième paille sur certaines parcelles, par exemple du blé sur blé ou de l’orge sur blé. Le chanvre assure une rotation bénéfique contre la reproduction des bio-agresseurs, notamment le piétin échaudage », précise Nicolas.

Par ailleurs, le chanvre réussit à se développer correctement en apportant seulement des effluents d’élevage et sans utiliser de minéraux. Il nécessite peu, voire aucune intervention après le semis, et enfin, il structure le sol grâce à son système racinaire.

Système racinaire du chanvre.

« Les meilleurs blés sont derrière les chanvres »

Le chanvre apporte une amélioration sur l’ensemble des cultures, car il favorise une économie d’intrant sur la globalité de l’assolement. « Le blé cultivé après un chanvre obtient systématiquement une meilleure fertilité entre 5 à 7 quintaux de plus. Par ailleurs, il offre la possibilité de semer le blé en semis direct, car son pouvoir recouvrant aura bien nettoyé le sol des adventices. On économise ainsi des charges de mécanisation », indique Nicolas.

Réussir sa culture

Le chanvre est une culture peu exigeante mais nécessite tout de même une bonne terre. Avant l’implantation, un travail assez profond du sol est nécessaire tout en limitant les tassements. La graine doit suffisamment être réappuyée dans un sol relativement chaud, pour favoriser une levée rapide. Le fauchage est ensuite réalisé fin août, suivi d’un fanage et d’un andainage avant le pressage (15 jours après). Les bottes sont ensuite stockées sur l’exploitation et récupérées pour être envoyées à Cavac Biomatériaux à Sainte-Gemme-la-Plaine. « Les rendements atteignent en moyenne sur la coopérative 6-7 t/ha, mais lorsque la culture est bien menée, on peut atteindre 10-11t/ha, avec un prix à la tonne qui est actuellement de 165 € », conclut il.

À l’avenir, Nicolas Danieau et David Fournier, son associé, souhaitent augmenter les surfaces de production à 10 hectares pour sécuriser encore plus leur exploitation. Sur 200 hectares de cultures, ils cultivent en plus du chanvre, du blé (tendre, dur et CRC), du maïs fourrage et grain, des mogettes et de la semence de trèfle violet. Ils élèvent également 80 vaches laitières.

Agriculteur dans un champ de chanvre.
Nicolas Danieau dans son champ de chanvre.

Retrouvez le podcast Cavac Biomatériaux : le bon développement sur : https://podcast.ausha.co/cavac
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