Depuis 2019, Julien Champain élève des porcs Label Rouge Opale à la Boissière-de-Montaigu. Il nourrit ses animaux avec des protéines végétales locales produites dans l’usine de Cavac, tout en appliquant des critères de qualité supplémentaires liés au cahier des charges : plus d’espace et un temps d’élevage plus long. Reportage.
Au Gaec la Bremière, en cette fin d’hiver, les cochons sont bien au chaud dans les bâtiments. Nous débutons notre visite par les naissances dans l’espace « maternité ». Tous les 5 mois, les truies mettent bas d’environ 14 à 18 porcelets de 1 kg. Ils resteront 1 mois avec leur mère pour se nourrir essentiellement de leur lait afin d’atteindre environ 8 kg avant le sevrage.
À l’issue du post-sevrage, après le passage d’une alimentation lactée à une alimentation solide, les cochons déménagent dans le bâtiment d’« engraissement » pour finir leur croissance. On dit que l’élevage de Julien Champain est de type « naisseur engraisseur », c’est-à-dire qu’après la naissance, il engraisse les « porcs charcutiers » pour qu’ils atteignent entre 115 kg à 125 kg avant d’être abattus.
Ses 175 truies peuvent avoir deux portées par an, ce qui représente une production d’environ 3 000 à 3 500 cochons sur l’exploitation. Passionné par cet animal, Julien Champain mène tout un travail de sélection des truies reproductrices pour renouveler le cheptel au fil des années.
La fécondation se fait par des verrats de l’élevage et après les mises bas, Julien observe attentivement les futures cochettes* afin de choisir chez elles les bonnes aptitudes maternelles. C’est-à-dire un comportement calme, qui favorise la tété, notamment par un bon positionnement, mais aussi des critères physiologiques, comme avoir de bons aplombs, gage de bonne santé dans le temps.
*Une cochette est une primipare, qui va mettre bas pour la première fois.
Une volonté de produire différemment
La production de porcs Label Rouge Opale a commencé en 2007 en France et en même temps chez Porcineo, groupement de porcs de Cavac. Actuellement, il y a 12 exploitations sur 100 de l’OP qui produisent pour cette filière. C’est le Label Rouge de porcs le plus important en France qui garantit une viande de qualité organoleptique supérieure. Les éleveurs et les éleveuses du groupement ont travaillé ensemble et de concert avec les bouchers revendeurs pour se différencier sur le marché.
Ce label représente 120 éleveurs et éleveuses sur le territoire national. Ils s’investissent par la réalisation de partenariats forts avec l’aval : en GMS, des animations sont organisées pour rencontrer les chefs bouchers, charcutiers, ainsi que les consommateurs. En local, des visites d’élevages sont réalisées annuellement pour faire découvrir les conditions de vie des animaux. Ces échanges réguliers avec les partenaires permettent de mieux prendre en compte leurs attentes afin d’améliorer la façon de produire.
Une durée d’élevage plus longue
182 jours d’âge minimum avant l’abattage, contre 150 à 160 jours pour un porc conventionnel. Cette durée d’élevage permet d’avoir une viande plus gouteuse.
Une alimentation locale sans OGM
Une des spécificités du Label Rouge Opale, c’est l’alimentation issue de protéines végétales de tournesol et de colza, produites et transformées au sein de Cavac à l’usine de nutrition animale de Fougeré. Ces oléagineux remplacent le soja.
Un élevage plus spacieux
Dans le bâtiment, les espaces sont 30 % supérieurs par rapport à un élevage conventionnel, apportant plus de confort. Ils sont aussi plus lumineux, c’est une exigence du cahier des charges. Prochainement, Julien Champain envisage de faire évoluer son élevage vers des « maternités libertés », afin de donner encore plus de place aux animaux.
Le saviez-vous ?
Chez Porcineo, 85 % des porcs sont commercialisés sous signe officiel de qualité : 34 % en CCP Socopa, 22 % en Label Rouge Opale, 7 % en Label Rouge* Fermier de Vendée, 12 % en salaison du Mont Blanc, et 10 % en bio. Le Label Rouge Opale devrait avoir en 2024 une production de 40 000 porcs.