L’agriculture biologique n’a pas dit son dernier mot !

Le marché du Bio connaît actuellement un ralentissement amorcé il y a plus d’un an. La coopérative, qui prône depuis 20 ans un développement synchronisé avec la demande, en a fait un de ses axes stratégiques. Cavac s’adapte du mieux possible en ajustant sa production. Pas question de « jeter la Bio aux orties » !

Développer la Bio patiemment, pas à pas, en fonction des besoins de ses clients, c’est la méthode que la coopérative a adoptée depuis plus de 20 ans dans une logique de contractualisation pluriannuelle. Pas de la Bio opportuniste. Cavac regroupe aujourd’hui 450 agriculteurs biologiques et compte deux filiales agroalimentaires spécialisées : Bioporc et Biofournil. Toute cette activité contribue à 15,8 % du chiffre d’affaires du Groupe en 2022. La Bio reste un axe stratégique fort de Cavac où se côtoient diverses formes d’agricultures (Bio et non Bio) et des profils variés d’exploitations agricoles.

Alors quand le marché connaît un revirement, la coopérative doit déployer toute son agilité pour s’adapter. Après une croissance à 2 chiffres, les prémices d’un fléchissement du marché Bio se sont fait ressentir dès 2020 avec un impact sur les filières lait et oeufs. En 2022, l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat amplifient le phénomène. Les consommateurs font des arbitrages de consommation défavorables aux dépenses alimentaires, notamment sur les produits Bio dont le prix reste en moyenne plus élevé. Toutefois, les Français restent très attachés à la « Bio » avec une notoriété qui reste très forte, tout juste derrière le Label Rouge.

Comment la coopérative s’adapte ?

Si la coopérative n’incite pas à la déconversion, elle n’encourage pas à l’installation. « Notre stratégie consiste à faire le dos rond, à réduire la production dans certaines productions et aussi rechercher de nouveaux débouchés, comme l’exportation qui peut être une solution pour les céréales », explique Franck Bluteau, président-délégué de Cavac et lui-même producteur Bio.

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En grandes cultures :

La coopérative compte environ 28 000 hectares de cultures biologiques (céréales et oléo-protéagineux). C’est d’ailleurs l’objectif de développement des surfaces qu’elle s’était fixée il y a 5 ans. Malgré une baisse de la demande en France, Cavac tire son épingle du jeu grâce notamment à la conquête de nouveaux marchés à l’exportation en Europe. Outre l’exportation, la coopérative ajuste la sole. Alban Le Mao, responsable des activités Bio précise : « Nous avons augmenté les surfaces de tournesols sur cette campagne. Une des valorisations est l’unité de trituration Oleosyn Bio, à Thouars dans les Deux-Sèvres ». Rappelons que la coopérative est entrée au capital d’Oleosyn Bio en 2022 et que le site va être agrandi.

Légumes secs / semences :

Pour ces cultures sous-contrat, la préoccupation consiste plutôt à gérer les plans de production en fonction des stocks, eux-mêmes liés aux conditions climatiques de ces dernières années. Par exemple, en haricot blanc, la coopérative ralentit le développement des hectares pour la deuxième année consécutive à la suite d’une collecte exceptionnelle en 2020, ce qui est l’inverse en lentilles (années climatiques défavorables).

En porcs :

La situation est plus complexe pour les productions animales biologiques. Une réduction de 30 % de la production a été demandée aux éleveurs de porcs Bio au 31/12/2022. Sentant le marché s’alourdir, la coopérative n’incitait plus la mise en place de nouveaux bâtiments depuis 2021. En plus de cette baisse de 30 % imposée chez chaque adhérent, quelques éleveurs ont arrêté la production (départs en pré-retraite et choix personnels). Aujourd’hui, la production atteint environ 300 porcs Bio par semaine. Cette situation met en lumière la difficulté de faire basculer un outil de production Bio vers une autre production non-Bio. Les bâtiments sont spécialisés et donc conçus pour l’agriculture biologique.

En volailles :

La coopérative a baissé la production de volailles de 30 % dès septembre 2022. Cela passe par des vides sanitaires plus longs et des densités plus faibles. Cependant, les préoccupations de la filière sont aujourd’hui axées sur la gestion de la crise l’Influenza aviaire.

Et demain ?

Difficile de présager de l’évolution du marché Bio. On espère au mieux atteindre un pallier. Toujours est-il que la coopérative s’adapte à cette passe difficile. Son développement responsable, sa polyvalence, ses relations de confiance construites avec ses clients depuis longue date, lui permettent de mieux résister.

Biofournil change ses packagings

Depuis janvier 2023, Biofournil déploie une nouvelle identité visuelle sur ses produits. Finis le noir et vert foncé (codes trop premium), place au blanc épuré, plus visible et proche des codes de la boulangerie traditionnelle. Cette refonte permet aussi de réduire l’impact sur l’environnement avec des packagings « écoencrés » (moins d’encres utilisées pour la fabrication des packs). Du côté des ventes, la filiale Biofournil résiste plutôt bien à la baisse de consommation en Bio. En effet, le pain et la brioche sont des produits relativement accessibles en termes de prix.

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