Aurore Aubineau produit seule du veau de boucherie à Chantonnay. Avec cet élevage bovin, elle réalise un objectif professionnel qu’elle mûrit depuis ses premiers choix d’orientation.
Récit d’un voeu exaucé !

Aurore Aubineau, 38 ans, éleveuse de veaux de boucherie à La Marzelle à Chantonnay (85), distribue le lait à ses veaux.
« Étant une femme, on m’avait déconseillé l’agriculture, se souvient Aurore. Mais c’était quand même ma passion ! ». La jeune étudiante en horticulture décide alors de se réorienter vers un Bac agricole CGEA suivi d’un BTS Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole (ACSE). « J’ai effectué mon apprentissage dans une exploitation laitière et mon employeur m’a proposé de rester en tant qu’ouvrière agricole. » À la naissance de son troisième enfant, Aurore Aubineau, la trentaine, s’interroge. Elle envisage soit de poursuivre son travail actuel, soit de s’installer avec son conjoint agriculteur ou soit de se lancer seule dans une nouvelle aventure. « Au fond, je voulais vraiment un atelier à moi », reconnaît l’éleveuse. Passionnée par les bovins, elle choisit alors un élevage qu’elle pourra gérer en toute autonomie : le veau de boucherie. « C’est un bovin de petite taille ; la production est en bâtiment, sans nécessairement de cultures ; les imprévus sont limités et les horaires définis ; et c’est un élevage qui colle plutôt bien avec une vie de famille », énumère Aurore.
Un rythme régulier
Aurore se lève tous les jours à 5 h 30 pour nourrir ses veaux. Ses matinées sont bien occupées avec les apports de fer, les prises de sang, la tonte pour le bien-être des veaux (à 11 et 18 semaines), l’entretien du bâtiment intérieur et extérieur, la comptabilité… Elle repasse à 17 h 30 pour la buvée du soir. « Le plan d’alimentation est fourni par nos techniciens de la Cevap. Je l’ajuste au fur et à mesure de la croissance des veaux », explique-t-elle. Dans son bâtiment d’un peu plus de 1 000 m2, ses 304 veaux sont répartis dans deux salles dotées d’un système de ventilation dynamique. Arrivés depuis un mois, les veaux sont installés dans leur » baby box » individuel sur un plancher en bois. Tous singuliers par leurs couleurs et même leur meuglement, ils sont issus de divers croisements et viennent d’élevages du Grand Ouest. « Les veaux Cevap sont 100 % croisés, confirme Aurore. C’est sympathique et puis ça me permet de mieux repérer chaque veau ! ». Le matin, Aurore distribue la fibre, la paille et un peu d’argile dans les auges après la buvée. Le soir, l’alimentation se limite au lait. « Le soir, j’y consacre deux fois moins de temps. » Le lait doit être à bonne température avant d’être versé aux veaux. « À 44 °C, la digestion est meilleure », précise-t-elle. Équipée d’un harnais sur lequel est fixé son pistolet wifi, Aurore commence à remplir les seaux. « J’ai programmé mon pistolet à quatre litres de lait par veau. En fin de croissance, je leur en donnerai le double. » Pendant cette distribution méthodique et rythmée, Aurore observe chacun de ses veaux. La buvée terminée, elle déprend les cornadis un à un. « Je m’assure en même temps qu’ils aient bien tout bu et repère un éventuel problème. » Elle effectue ensuite un dernier aller-retour pour refermer les cornadis. « La nuit, ils n’ont pas besoin de sortir leur tête, ils n’ont pas de nourriture. Ils ont juste à dormir tranquillement ! »
Une belle réussite
Il est environ 19 h 15 quand Aurore referme la porte de son bâtiment. « Ce qui me plaît, c’est d’avoir réussi un élevage où je suis proche de mes animaux, nous confie-t-elle sur le chemin du retour. Je peux interagir avec chacun, tous les jours. » Une satisfaction doublée par le fait d’être restée dans le bovin. Un an après son installation, en 2019, Aurore Aubineau est sollicitée pour intégrer le Conseil d’administration de la Cevap. D’abord en tant qu’élue stagiaire puis administratrice. « Au début, je me suis demandé si j’étais légitime. Je démarrai tout juste une production inconnue pour moi, explique Aurore. En travaillant seule, la Cevap me permet de rencontrer d’autres éleveurs, de parler de mon métier, de comprendre les tenants et les aboutissants de cette production. Cette expérience m’apporte beaucoup. J’ai ainsi pu saisir la bonne manière de produire le veau. » Un partage gagnant-gagnant qui fait sens pour notre coopérative !
Le saviez-vous ?
Cevap, notre groupement de producteurs de veau de boucherie, recherche des éleveurs. Son objectif est la création d’un nouvel élevage de 400 places par an. Tous les éleveurs Cevap s’inscrivent dans la démarche de qualité Bleu Blanc Coeur. La viande est commercialisée sous trois marques : Plaisir de France, Veau Valfleuri, Veau des Lys.
Contact : Henri Ferchaud, responsable Cevap
h.ferchaud@cevap.fr ou 06 03 53 24 16