Le Biojet, carburant aérien d’origine végétale à partir de cultures locales des adhérents de notre coopérative, pourrait alimenter une partie de la flotte d’avions du groupe vendéen Dubreuil. Douze premiers agriculteurs Cavac participent à ce projet expérimental dévoilé vendredi 4 juillet à Rives-d’Autise dans le Sud-Vendée.
« Dans ma famille, nous avons toujours été prêts à tester de nouvelles expérimentations dans nos champs », témoigne Patrice Ayrault, l’un des douze associés coopérateurs engagés dans ce projet expérimental de carburant aérien d’origine végétale. Avec ses trois associés et son fils, Patrice cultive des céréales, produit des semences, élève des vaches laitières et des lapins. Il vient de récolter son orge et semer, juste derrière, du tournesol destiné à la fabrication du Biojet. « J’ai l’habitude de faire des doubles cultures, explique l’agriculteur. Cela permet de couvrir les sols et de diversifier mes revenus, ce qui est important avec les aléas climatiques. On cultive régulièrement des oléagineux comme le tournesol : c’est une plante qui pousse vite et demande peu d’eau. Le risque est maîtrisé. » Le couvert végétal d’été après la moisson des céréales contribue en effet à la protection des sols. Cette double culture permet d’une part, de préserver la biodiversité et la pollinisation, et d’autre part, le broyage des résidus de cultures ramène du carbone au sol.
Une source de revenus complémentaires pour les agriculteurs
Notre coopérative encourage ses adhérents à cultiver des variétés d’oléagineux dont le tournesol et la cameline, dites “précoces double culture”. Semées fin juin, immédiatement après la moisson des céréales, elles n’impactent pas les productions alimentaires. Ces plantes poussent pendant 90 jours, puis sont récoltées pour être triturées. L’huile ainsi extraite est ensuite remise à un pétrolier qui produira le biocarburant final, le Biojet. « Nous sommes convaincus que notre agriculture peut relever le double défi de l’alimentation humaine et animale, et de la réduction de l’empreinte carbone de nos entreprises, affirme Olivier Joreau. Cette expérimentation répond aux enjeux de décarbonation tout en apportant un complément de revenu pour nos sociétaires agriculteurs. » Cette culture est une opportunité pour les exploitations agricoles du territoire dont l’engagement dans cette nouvelle filière bas carbone permettra aux agriculteurs de percevoir des revenus complémentaires.
Contribuer à la décarbonation du transport aérien
« Au travers de ce projet innovant et précurseur avec le groupe Dubreuil, nous voulons aussi montrer que Cavac a un rôle à jouer dans l’accompagnement de la transition énergétique et qu’il est possible d’agir dès aujourd’hui avec des solutions locales qui préservent nos sols et la biodiversité », souligne Olivier Joreau, directeur général du groupe coopératif Cavac. La décarbonation du transport aérien constitue en effet un enjeu majeur pour les décennies à venir. Dès 2030, la réglementation européenne obligera d’ailleurs les compagnies aériennes à utiliser au moins 6% de SAF (Sustainable Aviation Fuel). « Notre Groupe poursuit activement ses efforts en faveur de la décarbonation du transport aérien avec nos compagnies Air Caraïbes et French bee. Ce projet de production de Biojet s’inscrit pleinement dans cette dynamique positive, en apportant une solution concrète, locale et durable, se réjouit Paul-Henri Dubreuil, président directeur général du groupe Dubreuil. Il témoigne d’une belle synergie avec Cavac, un acteur vendéen qui partage nos valeurs et notre engagement territorial. C’est une évidence à tous points de vue pour notre Groupe : il relie deux de nos métiers historiques – le transport aérien et le machinisme agricole – tout en apportant un soutien aux agriculteurs de notre région. À ce stade, il s’agit encore d’un projet expérimental, mais notre ambition est claire pour demain : faire voler une partie de notre flotte avec ce biocarburant. »