
Nicolas Picard est le nouveau directeur du pôle animal de Cavac.Il est arrivé en 2005 à Cavac comme CTC puis responsable de territoire. Responsable de production Plants du Bocage en 2014, il est en 2018 le directeur de la filière ruminant Cavac (Bovineo et nutrition animale). Interview.
Comment abordes-tu tes nouvelles responsabilités en tant que directeur du pôle animal ?
Mes responsabilités sont assez larges avec une multitude de productions animales : veau, bovin, ovin, caprin, lapin, porc et diverses volailles. J’aborde chaque production, dossier par dossier, pour bien les comprendre et prendre les bonnes décisions au quotidien.
Comment se porte le marché de ces différentes productions animales ?
Premièrement, nous sommes sur une baisse généralisée des productions qui s’explique principalement par le départ en retraite d’une partie de nos éleveurs. Cette baisse des volumes, qui pourrait nous paraître négative, permet un équilibre des marchés plus en faveur de la production. Elle s’accompagne par un retour de la valeur sur la production ce qui apporte plus de sécurité aux producteurs et, pour certaines productions, de revenir à la normale.
Le deuxième facteur, c’est l’inflation. Conséquence : les produits onéreux au kilo le deviennent de plus en plus ce qui pose la question de leur accessibilité pour le consommateur. Le marché du haut de gamme comme le bio, le label rouge ou encore le foie gras, reste tendu. Ce marché n’a pas retrouvé les volumes d’avant l’inflation ce qui nous oblige à être agile. Nous trouvons des alternatives pour ces producteurs pour continuer à produire.
Les volailles sont particulièrement impactées par ces évolutions du marché…
Les efforts sont portés actuellement sur la production d’œufs pour pouvoir répondre à une demande très importante. Sur cette production, nous sommes en capacité actuellement de contractualiser sur 12 ans pour sécuriser les installations. En revanche, sur le canard maigre ou la volaille label pour lesquelles nous sommes à deux tiers des volumes avant l’épidémie de grippe aviaire, les éleveurs doivent faire preuve d’agilité. Et nous les accompagnons techniquement et financièrement.
Face à la baisse des volumes, recherchons-nous des producteurs dans toutes les productions ?
On recherche des producteurs dans quasiment toutes les productions. Dans celles plus en berne, on tend juste à renouveler les producteurs pour maintenir les volumes. 10 à 15 % d’entre eux sont concernés par des départs en retraite dans les trois ans à venir. Dans les productions à forte demande, comme l’œuf ou le poulet du quotidien, là nous recherchons de nouveaux producteurs et nous les aidons à s’installer notamment grâce à la Dotation élevage de Cavac.
Quels sont les autres leviers pour l’installation des producteurs ?
Le principal levier pour installer de nouveaux producteurs est la sécurisation de la marge. Aujourd’hui, nous trouvons des débouchés mais nous devons sécuriser les marges le plus longtemps possible. Nous devons capter la valeur sur les marchés pour sécuriser nos productions. Et enfin, nous devons rester performant techniquement. Nous devons garder cette performance technico économique pour accéder aux débouchés, créer de la valeur et optimiser les marges des éleveurs.